L’Environnement

Dès la préhistoire, particulièrement sous l’ère gallo-romaine, mais également durant le médiéval, il y’a eu de la vie dans et autour du hameau de Gasparets…

-les premiers vestiges près de Gasparets-

 » Avant l’extension de la vigne dans nos pays (avant 1860, cette extension datant surtout ici de l’essor donné au transport de nos produits agricoles par la mise en exploitation de la grande ligne de chemin de fer de Cette à Bordeaux) sur le haut plateau du Pech d’Ornaisons, dans le voisinage du nord de la Combe du Roy, on pouvait voir un trou béant et profond, où la chute de pierres projetées durait longtemps, devant aboutir à quelque caverne. Cette ouverture a été depuis obstruée et comblée et Peyrusse * se demande si cette caverne supposée n’a pas été habitée comme celle de Bize ? Il n’en peut rien dire, mais il note que M. Malric Joseph, père, découvrit à cet endroit quelques haches en silex. Elles ont été, dit-il, déposées au musée de Narbonne par Mr H. Fabre, mon compatriote d’Ornaisons. Il faudrait voir ces objets dans les vitrines du musée. »

« En 1863, au midi de la Combeforte ou du Roy, sur le contre flanc de celh site Combe de Médo, P. Constant, aussi (d’Ornaisons sans doute) découvre 12 hâches de bronze dont 11 en un seul faisceau et la 12e par-dessus les onze autres, enfouies sous un mètre de terre et recouvertes par une pierre plate (lauso). Elles sont au musée de Narbonne. »

Henri Rouzaud – Page 221 et 222 du manuscrit 312 conservé à la Médiathèque du Grand Narbonne

 » Une hache de pierre trouvée (confiée au Musée de Carcassonne), ce n’est pas riche, alors que le site en fourmille. Pour ma part, les ANTECH m’en ont fait avoir en quantité. J’en ai tenu en mains plus d’une ½ douzaine appartenant à divers propriétaires.« 

Vincent PERRET, archéologue,  a noté sur sa FICHE BOUTENAC N°4 (14) Bull. de la S.E.S.A. N°XI p.159- 1900-RELEVE DANS L’AUDE PREHISTORIQUE- Répertoire de GN SICARD.

-Présence romaine et gallo-romaine, découvertes archéologiques

 Il est un fait avéré : des  traces de vie de cette époque ont  été relevées à plusieurs reprises, à l’occasion du travail de la terre par les viticulteurs.

La colline sur laquelle est implanté l’édifice, et qui regarde à l’Est, toute proche,  la rivière Aussou,  a vraisemblablement dominé une route ou chemin relié aux voies romaines de la narbonnaise.

Ainsi en atteste des observations  d’une délégation de la Commission Archéologique de Narbonne, délivrées lors de la séance du 3 décembre 1952, relevées ainsi par Vincent PERRET : Fiche BOUTENAC n°10,11 (30):

« La délégation de la Cion Archeo est allée, ensuite,  reconnaître le tracé d’une voie romaine, également découverte en bordure de la rivière AUSSOU, parallèlement à ce cours d’eau et a environ 500m de son lit, en direction S.N. vers HAUTERIVE, et dont les larges dalles viennent d’être utilisées pour la construction d’une digue. Ce tronçon de voie est située sur la Parcelle 374, secteur B du cadastre de BOUTENAC (l’Eglise St Martin est sur la parcelle 458 Section B)… » « le Pdt de Séance ajoute. Le lieu-dit Les MOULINES (parcelle 374B de Boutenac) appartient à Mr GRULET. Ce Tronçon doit être une Ramification Secondaire se raccordant à la voie romaine de NARBONNE à TOULOUSE… »

Sur le même sujet  Elie  GRIFFE parle de  « Via Corbariensis » (cf . en annexe 1 pages 375 extraites de : GRIFFE.- Les voies romaines du pays narbonnais  ).  La route actuelle  traverse elle aussi l’Aussou et un embranchement conduit à Gasparets en passant par Villemajou et au pied du chemin menant à St Martin.

Un fait est certain, l’environnement de St Martin semble avoir été des plus vivant à l’époque : V. PERRET  note (fiche BOUTENAC (3) : « …A GASPARETS, au lieu-dit le Bosquet, existe un emplacement de villa : poteries sigillées, amphores, tuiles à rebord, etc. »

De même (cf. annexe 2, document de J. FUZET) il  a été trouvé des vestiges tels que des amphores ou des parties, des tessons de poterie dans un lieu pas très éloigné, entre Villemajou et Fonsainte (Grange Dapot, en janvier 1958). Il se peut qu’il y ait eu, tout proche aussi un lieu de fabrication d’amphores, sur l’actuel lieu-dit « La Tuilerie ».

Il semble donc que plusieurs  lieux de vie se trouvaient à proximité de ces chemins comme, à quelques kilomètres,  la Villa Septima, aujourd’hui St Julien le Septime dont l’appellation vient vraisemblablement de la septième borne milliaire. De même  le seul nom de Villemajou dont l’habitat est disposé sur la colline pratiquement jumelle de celle de St Martin est une réminiscence de cette époque.

Plus près de Gasparets était  la célèbre Villa Octaviana qui appartenait en 465 à Consentius aristocrate et poète gallo-romain, d’après le récit de Sidoine Apollinaire sur le séjour qu’il y fit et que citent plusieurs érudits. Pour ce qui est de sa localisation les avis ont longtemps différés

Vue bien éloignée de Gasparets,  « entre Narbo et la mer »  page 302 [402] du DEVIC et VAISSETTE (annexe 3),  ainsi que page 31 des « Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres de Narbonne (1757) de VIGUIER de L’ESTAGNOL citant  SIDOINE (annexe 4),  sa localisation au niveau de l’actuel hameau Villemajou, à portée de Fontsainte a longtemps été acceptée.

Or il est désormais acquis qu’elle se trouvait en fait entre Ornaisons et Gasparets comme l’a écrit le professeur Jean-Louis BONNET, membre correspondant de la Commission Archéologique de Narbonne : « De la villa octavienne à la grange cistercienne d’Hauterive, Ve-XIIIe siècles ».  Bulletin de la Commission Archéologique et Littéraire de Narbonne vol. 46 (1995) p. 153-155

Elie GRIFFE en prend acte aussi dans : « Des origines chrétiennes à la fin du IVe siècle de son ouvrage La Gaule chrétienne à l’époque romaine. tome 1 »  (cf. annexe 8)

-Le Moyen Âge : premier signalement de l’existence de l’édifice

Il est fort intéressant de relever la présence de sépultures entourant l’église St Martin.

Dans sa  Fiche BOUTENAC n°10,11 (30:: Bulletin de la Commission Archéologique de Narbonne, séance du 3 décembre 1952, PERRET rapporte:

« HELENA, BONNET, PONCIN et CAILLARD rendent compte d’une visite faite à GASPARETS (Eglise Saint Martin)…SEPULTURES à DALLES. découverte, au cours d’un défoncement,  SEPULTURES  formées de Gdes DALLES  et adossées au MUR  de CLOTÛRE SUD du CIMETIERE de GASPARETS. Elles sont jugées contemporaines de l’EGLISE du Ht Moyen-âge qui dut s’élever, sur l’emplacement de la CHAPELLE St martin actuelle au bord de la VOIE ANTIQUE…Poncin, dont c’est la spécialité, y a ramassé de nombreux tessons. (Quelques mois plus tard, accompagné de Pierre CAILLARD, j’y ai vu des ossements et des tessons vulgaires en quantité industrielle. PAS de Mobilier FUNERAIRE dans les tombes Fouillées. »

Cette découverte de 1952 a été confortée par une semblable, mais côté Nord,  relaté par la Presse locale dans des  articles parus en février 1983). Lors d’excavations réalisées en vue de connaître la possibilité d’agrandir le cimetière jouxtant l’église, il  a en effet été exhumé des fragments d’ossements humains ainsi que les membres inférieurs d’un  squelette, l’ensemble pouvant être daté, d’après le quotidien, du Moyen Age. À noter qu’un autre article sur l’église,  du 11 février 2015 parle d’un cimetière wisigothique. (copies annexes 5, 6,7)

Forts de ces témoignages nous pouvons imaginer, sur la colline,  l’existence  d’une structure à compter de l’époque où les wisigoths régnaient sur la Narbonnaise (de 461 à 720) en nous appuyant à la fois sur la toponymie de Gasparets et à la fois sur  Gasparets.